Première exposition de Fausto Espinoza Farfán
MARDI 19 SEPTEMBRE 2006
DIX ANS APRÈS SON DÉPART
FAUSTO ESPINOZA FARFÁN
Écrit : Julio Antonio Gutiérrez Samanez.
Il y a dix ans, le 13 septembre 1996, victime d'un cancer, le cinéaste, sculpteur et artiste talentueux Fausto Espinoza Farfán est décédé dans cette ville, amoureux de cette terre de Cusco qu'il a ardemment défendue et représentée lors d'un concours artistique dans lequel il participé, que ce soit en Europe, en Amérique latine et, surtout, à Cuba, dont il admirait la révolution et était un propagandiste déterminé de cette grande œuvre créatrice de l'humanité : une société sans classes exploiteuses ni êtres condamnés à l'extrême misère.
Né dans la belle ville de Paucartambo le 10 février 1940, où il passa son enfance à parler quechua, une langue qu'il maîtrisait parfaitement, il était le fils de l'illustre quechuiste et professeur de la langue maternelle, Don Faustino Espinoza Navarro, et Mme Julia Farfan Alvarez. Il a étudié l'art à Lima, à l'École nationale des beaux-arts dans les spécialités de peinture et de sculpture. Il étudie les secrets du septième art à l'Ecole de Cinématographie de la capitale, dont il sort diplômé en 1968. Il perfectionne ses connaissances dans des écoles privées et dans un atelier de sculpture aux Pays-Bas en 1988.
De son vaste curriculum vitae, nous extrayons qu'il a eu sept expositions de peinture individuelles, entre 1959 et 1969, et 12 expositions collectives ; en dessin, il réalise deux expositions individuelles entre 1961 et 1967 ; en sculpture, il a également tenu deux expositions, dont une en Hollande.
La photographie ne lui était pas non plus étrangère, il a organisé une exposition individuelle en 1984.
Mais la passion de sa vie a été le cinéma, il suffit de rappeler qu'il a participé, en tant que réalisateur, acteur, scénariste, caméraman, producteur, etc., à 54 tournages entre courts métrages, longs métrages et vidéos pour la télévision. On peut citer : Sami, (1968), court métrage au format 8 mm ; La Muralla Verde , (1969), un long métrage en couleur pour lequel il était un tireur de mise au point. Ce film a reçu le prix du journalisme aux États-Unis. El Lustra, (1969) court métrage en 16 mm., dont il fut réalisateur et remporta le prix du meilleur court métrage, décerné par la télévision chilienne ; Qollana (1970), un court métrage en 16 mm, dont il fut le réalisateur ; Qoyllur rit'i, (1971), court métrage, couleur; Corpus, (1973) Court métrage, dont il fut le réalisateur ; Santurantikuy, (1973) court métrage 16 mm dont il fut réalisateur. El Montón (1975), un moyen métrage de 16 mm où il apparaît comme co-réalisateur ; Rites andins (1979) en 16 mm. De couleur, producteur de terrain., Andean Mythology (1982) moyen métrage dont il fut le réalisateur ; Qosqo, (1986) en 35 mm, en couleur, Fausto était le réalisateur et a reçu le prix CINED '86 au VIIIe Festival international du nouveau cinéma latino-américain, à La Havane, Cuba, le film a été invité à des festivals en Équateur, au Brésil, Hongrie, Hollande et Tchécoslovaquie. Ceci n'est qu'un échantillon de sa longue carrière de cinéaste.
Une autre facette qui met en valeur le travail de cet artiste est la sculpture monumentale, car il a légué à notre peuple un ensemble d'œuvres qui méritent d'être rappelées par les nouvelles générations :
En 1991, pendant la mairie du maire et législateur de Cusco, le Dr Daniel Estrada Pérez, il a sculpté un complexe monumental -famille de cinq pumas-, en pierre, qui se trouve sur la petite place de Santa Catalina ou Pumapata.
Cette même année, commandé par la Municipalité et pendant deux ans, il travailla sur le monument colossal à l'Inca Pachakuteq, une œuvre qui se trouve dans l'ovale du même nom, et qui coûta l'effort surhumain de notre célèbre ami.
En 1992, il réalise le Monument au Kuntur Apuchin, situé à l'entrée de Cusco dans la région de San Sebastián, une autre tâche colossale à laquelle des professionnels et des ingénieurs ont participé pour résoudre les problèmes techniques que les travaux ont soulevés.
En corollaire à ce travail titanesque, il a écrit un livre synthétisant ses recherches historiques et philosophiques sur l'œuvre de Pachakuteq, et sur le Kuntur en tant que divinité andine, il est regrettable que cet ouvrage soit inédit et perdu jusqu'à aujourd'hui. De la même manière, au fur et à mesure qu'ils se perdent, ses films, son matériel cinématographique, sa bibliothèque privée qui était vaste et avait des volumes choisis.
Pour tout cela et afin que le souvenir de cet illustre fils de Cusco ne se perde pas dans le cœur et l'esprit de ses concitoyens, c'est qu'en faisant une halte dans la lutte quotidienne, nous lui rendons hommage, en la personne de sa mère , Doña Julia Farfán Álvarez et ses parents et frères et sœurs.
Fausto Espinoza, l'artiste, l'ami, le professeur, vit dans les cœurs où il a su semer les graines de son art magnifique ; Eh bien, il nous a rappelé qu'un ami est cordialement et franchement conseillé quand il en a besoin, il est soutenu dans ses initiatives de renouveau, il est défendu lorsqu'il est attaqué en toute impunité, il est rappelé, loué et diffuse son travail alors qu'il est déjà Il n'est pas présent.
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